Prieuré Saint-Dodon
Moustier-en-Fagne
18, Grand Rue
59132 TRELON
Origine
La Communauté s'est implantée ici en 1968 sur une terre de longue tradition monastique, comme l'indique le nom du village. II faut remonter à la fin du VIIIe siècle pour atteindre la première trace d'un modeste oratoire dépendant de l'abbaye de Lobbes (Belgique). Saint Dodon y est envoyé par l'Abbé de Lobbes, Ursmer, au VIIIe siècle et la présence de ses reliques témoigne de la dévotion de toute une région à cet ermite guérisseur. Lorsque nous sommes arrivées, le monastère, abandonné en 1793 puis acheté par des particuliers, revivait depuis 1962 grâce à deux moines bénédictins envoyés par Dom Bonaventure Sodar, abbé de Saint-Benoît de Port Valais (Suisse). Ils nous invitaient à prendre la relève, étant appelés eux-mêmes à d'autres charges.
Il s'agissait de continuer à cultiver en ce lieu une vie monastique simple, ouverte à l'accueil et d'esprit œcuménique. Notre histoire communautaire y prédisposait, puisque nous venions de passer neuf ans au Cateau dans une propriété appartenant aux ukrainiens gréco-catholiques disséminés dans le Nord de la France. Nous héritions également de la continuité d'un intérêt œcuménique remontant à la fondation en 1926 du Prieuré « Regina Pacis » à Schotenhof (Belgique), notre maison-mère où une chapelle byzantine y avait été installée en avril 1948.
Le Prieuré Saint-Dodon dépend donc directement du Prieuré « Regina Pacis », formant avec lui et les autres maisons qui s’y rattachent la Congrégation monastique des Moniales Bénédictines Olivétaines de Schotenhof.
Une vie spirituelle et liturgique tournée vers l'Orient
Nous sommes situées dans le diocèse de Cambrai. Nous célébrons l'Office monastique byzantin en français.
La maison « Notre-Dame-des-Prés », toute proche, abrite les moines relevant maintenant du prieuré olivétain de Notre-Dame-de-la-Sainte-Espérance, à Mesnil-Saint-Loup, près de Troyes. Ils prient le matin les Laudes latines, et nous rejoignent pour les autres Offices.
Il s'agit de demeurer dans la prière et progresser dans la charité, avec au cœur le désir de l'Unité des chrétiens, aux lèvres la louange exprimée dans la liturgie orientale et occidentale. Il s'agit de partager ce trésor avec ceux que nous côtoyons, hôtes, oblats, visiteurs. Nous voulons mieux connaître nos frères orientaux, orthodoxes ou catholiques, approfondir leur spiritualité.
Il s'agit également de pénétrer dans cette liturgie picturale qu'est l'icône.
En tâchant de privilégier les bases monastiques communes à l'Orient et à l'Occident, nous trouverons certainement là un terreau favorable à l'Unité de l’Eglise.
La vie quotidienne au monastère
Le monastère est un lieu que les baptisés discernent comme un signe pour leur vie chrétienne, dans un environnement qui ne se réfère plus aux mêmes valeurs.
C'est pourquoi nous maintenons régulièrement l'Eucharistie de rite latin en fin d'après-midi ; c'est une des seules de la région. La Liturgie de Saint Jean Chrysostome est célébrée plus rarement qu'autrefois.
Le travail comprend, outre les charges habituelles de maison, la peinture des icônes et l'accueil des hôtes retraitants. Les groupes viennent avec leur responsable et font leur cuisine eux-mêmes. Un bâtiment à part est mis à leur disposition. Il est fréquent qu'un moine ou une soeur soit demandé pour un moment de réflexion ou de témoignage.
Dans les conditions locales qui sont les nôtres, nous cherchons à laisser transparaître la richesse de vie intérieure et communautaire que l'Orient chrétien peut proposer à l'Église universelle. Nous espérons que de nouvelles générations trouveront goût à cette source toujours neuve. Placer le Christ au centre de notre cœur purifié par l'Esprit, c'est marcher nous-mêmes vers l'Unité de l'Eglise, corps mystique du Christ. Nous espérons que Moustier pourra continuer à favoriser les chemins de rencontre, les contacts plus profonds, dans la confiance que nous gardons, d'être tous regardés avec amour par le même Seigneur.
Soeur Sophia ( in Les Amis des Monastères n°158)