Le samedi 9 novembre à Fribourg, Fr. Élie-Joseph du Sacré-Cœur de Jésus (Hervé de Witte), ocd*, originaire du diocèse était ordonné diacre en vue du sacerdoce.
Découvrez son histoire telle qu’il la raconte :
Mon histoire :
Je suis né le 13 juillet 1979. J’ai grandi à Gussignies (59570) dans une famille de 5 enfants. Je suis l’unique garçon. J’ai reçu une éducation chrétienne, en famille et à l’école (à Bavay jusqu’au Collège et puis à Solesmes pour le Lycée). J’ai été marqué par le scoutisme d’Europe où je pense avoir fait mes premières expériences de Dieu. Après le Bac, je suis allé à Lille pour des études de droit et une Ecole de Commerce (SKEMA). J’ai fait mon stage de fin d’étude en Martinique. Puis je suis allé aux Etats-Unis quelques mois. Pour revenir dans le Nord de la France (25 ans).
Sur le plan de la foi :
Durant l’adolescence, j’ai peu à peu quitté la pratique sacramentelle… J’ai fait ma confirmation sans trop y croire. À 18 ans je n’allais plus à la messe. Ma maman aime à dire que j’ai été le premier de ses enfants à tout envoyer promener… Ma nouvelle religion était plutôt le punk rock, le métal et la musique en général. J’aimais aller à des concerts. Je joue de la guitare.
Les questions religieuses sont revenues suite à des problèmes personnels (santé, dépression,…) qui m’ont fait désirer comprendre le sens de la vie. J’ai un peu erré à gauche à droite dans différentes traditions spirituelles non chrétiennes. Puis je me suis dit qu’il serait peut-être bon de m’intéresser à la foi reçue de mes parents. J’ai commencé à les accompagner à des conférences de l’Abbé Descouvemont et, parfois, à la messe. Une amie de la famille m’a un jour invité à aller à un groupe de jeunes chrétiens à Maubeuge. J’y suis allé… Un an, après, j’avais le désir de faire une retraite. Sur les conseils de cette même amie, je me suis donc rendu à Blaru, chez les Bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre. C’est là que le Seigneur m’attendait ! Ce fut une semaine très intense, où j’entrais dans la vérité d’une relation personnelle avec Dieu. Il a entendu le cri de mon cœur, mon désir de vivre, de comprendre le sens de cette vie. Durant cette retraite j’ai compris que Dieu n’était pas une idée lointaine mais une présence aimante au plus profond de nos cœurs. À ma grande surprise, dés cette retraite, je me suis surpris à avoir le désir de me consacrer à Dieu. En rentrant à la maison, je disais à mon père qui jardinais : « J’ai passé la plus belle semaine de ma vie » ! Pourquoi ? Simplement parce que maintenant je savais où étancher ma soif de vérité et d’amour. Très vite, je suis allé revoir mon ancien aumônier scout, le Père José Van Oost, qui m’a accompagné durant l’année qui a suivi. C’est aussi lui qui m’a fait découvrir les saints du Carmel. Ce fut une année difficile, je ne savais plus trop qui j’étais, ni ce que je voulais. J’étais un peu excessif. Je lisais beaucoup, très intéressé par les mouvements monastiques, la prière… Cette année là, mon effort de Carême a été de laisser un peu tomber les lectures spirituelles pour me consacrer davantage aux études de comptabilité que je faisais ! Après une année d’accompagnement, le Père José m’a proposé de prendre une année pour discerner ce que le Seigneur attendait de moi. Je lui ai répondu « Semper Parati » (toujours prêts !) en faisant le signe de la promesse scoute. Je suis alors rentré en propédeutique au séminaire d’Ars. À la fin de l’année, le père jésuite qui nous donnait les Exercices spirituels m’a dit que j’avais plutôt un tempérament de religieux et qu’il serait bon que j’aille faire un stage chez les Carmes. L’année suivante, c’est justement un frère Carme qui nous prêchait la retraite de rentrée à Paray-le-Monial. J’ai donc pu lui poser des questions sur le Carmel. J’ai donc fait mes stages à Montpellier, dans la Province Avignon-Aquitaine des Carmes. Je n’ai pas été super conquis… je me rendais bien compte que ça allait être difficile ! Ce qui s’avéra juste… à la fin des deux années du cycle de Philosophie au séminaire d’Ars, j’ai compris que ma vie était plutôt dans la vie religieuse, auprès de sainte Thérèse d’Avila que j’aimais déjà beaucoup lire. Je suis donc rentré au Carmel le 8 septembre 2010, pour la nativité de la Vierge. Le noviciat est à Montpellier.
Les années qui ont suivis furent difficiles… la vie d’oraison réveille tout en vous ! Dieu ne pénètre pas dans notre intimité sans que nous ayons fait le ménage dans nos cœurs.
Après deux ans, j’ai fait mes premiers vœux (août 2012). Puis je suis allé en notre couvent de Toulouse pour les études de Théologie. Puis, la licence Canonique que j’ai terminé à Toulouse.
J’ai fait profession solennelle le 14 octobre 2017. Je suis retourné à Montpellier où je suis entré doucement dans cette nouvelle étape de ma vie religieuse, plus tournée vers l’apostolat (auprès des enfants, des adolescents et du Carmel). En juin 2019, le Provincial m’a demandé de rejoindre notre couvent de Fribourg, ville et pays que j’apprécie beaucoup. J’ai donc été ordonnée diacre le 9 novembre. L’ordination sacerdotale aura surement lieu durant l’été 2020.
Je reste un disciple de sainte Thérèse d’Avila que je continue à travailler. Elle est vraiment celle qui m’apprend à vivre l’Évangile et le chemin qui conduit au Ciel.
Le Carmel est un Ordre marial ; Marie a donc aussi une place toute particulière dans ma vie. Je reste aussi attaché à mon village, à ma région marquée par la proximité avec la Belgique, d’où ma famille est originaire.
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Pour en savoir plus sur le Carmel :
*Ordres des Carmes Déchaux